« La quantité d’énergie nécessaire pour réfuter des idioties est beaucoup plus importante que celle qui a permis de les créer »

Ce principe 1 a été très bien illustré au cours de cette campagne sur les réseaux sociaux car les partisans du oui étaient à la manœuvre pour démonter les propos souvent démagogiques et mensongers des tenants du non. C’était extrêmement chronophage mais on ne pouvait pas laisser circuler toutes les âneries que nous pouvions lire sans répondre. Nombreux étaient les partisans du « non » qui appliquaient la maxime d’Edgar Faure : « Il est indispensable de distiller un peu de vérité pour faire passer un gros mensonge ».
La meilleure illustration en fut la sortie du petit pamphlet intitulé « J’aime l’Alsace et je vote non » qui en sept chapitres de quelques pages chacun, déclinait toutes les objections que les auteurs avaient contre le projet de Conseil d’Alsace. Objectivement, on pouvait y lire beaucoup de contre-vérités et d’approximations. Ils terminaient en proposant leur propre projet qui se résumait à un « Congrès d’Alsace » devant se réunir de temps à autre entre le Haut-Rhin et le Bas-Rhin mais bizarrement sans la Région et prônaient par ailleurs une réduction d’un tiers du nombre d’élus…
Loïc Jaegert du collectif « Alsace Unie » se mit au travail et dans un document très dense 2 d’une douzaine de pages écrit en petits caractères démonta points par points toutes les affirmations distillées par « J’aime l’Alsace, je vote non ».
A titre d’exemple et sans vouloir me lancer dans un long développement car ce n’est pas l’objet du présent ouvrage, il répondit au qualificatif d’« usine à gaz » employé pour décrire le fameux schéma organisationnel présenté par le groupe projet fin 2012.
Je cite le passage :
« Comparer le projet à une « usine à gaz », c’est ne pas s’y intéresser précisément. On passe bien de trois collectivités à une seule.

  • La séparation du délibératif et de l’exécutif a fait ses preuves outre-Rhin mais également en Corse ou à d’autres niveaux de l’État. C’est pourquoi le projet de nouvelle Collectivité Territoriale d’Alsace prévoit une distinction entre le « pouvoir délibératif », qui décide des grandes orientations, et le « pouvoir exécutif », qui exécute les décisions prises. La séparation de l’exécutif et du délibératif présente ainsi de meilleures garanties pour la démocratie locale, comme c’est le cas dans toutes les grandes collectivités en Europe.
  • Le Conseil économique, social et environnemental régional (CESER) est maintenu. Il est représentatif de la société civile et utile dans sa réflexion et ses avis.
  • Les Conférences départementales (Bas-Rhin et Haute-Alsace), sans personnalité juridique (il ne s’agira donc pas de reproduire les Conseils généraux actuels), seront constituées des conseillers d’Alsace de chaque département (pas plus d’élus donc !). Elles mèneront des travaux de concertation, d’évaluation et de proposition en direction du Conseil exécutif d’Alsace, veillant notamment à l’équité financière territoriale. Plus de proximité, donc, et le respect d’un certain équilibre territorial !
  • Enfin, les Conseils de territoire de vie seront composés des membres de l’Assemblée d’Alsace élus dans le ressort géographique du territoire. Ils participeront à la mise en œuvre concrète des politiques de la Collectivité territoriale d’Alsace. Là encore, c’est davantage de proximité ! Il est à noter que les élus d’un même territoire se réunissent déjà aujourd’hui, de manière informelle. Il s’agit donc simplement d’officialiser ces réunions en les organisant plus précisément. »

Notes

[1] : Ce principe est formulé publiquement pour la première fois en janvier 2013 par le programmeur italien Alberto Brandolini.

[2] : « Mensonges et confusion sur la Collectivité Territoriale d’Alsace : le décryptage du livre du NON »