Lancée en décembre 2021, la consultation citoyenne des Alsaciens s’est achevée à la mi-février 2022 soit à peu près la même durée d’une dizaine de semaines qui avait été laissée aux mêmes Alsaciens pour se déterminer par rapport à la création du Conseil d’Alsace lors du référendum d’avril 2013. Pour rappel, les politiques avaient mis deux ans pour se mettre d’accord sur un projet, suite à l’avis du Conseil économique et social de juin 2007 qui avait déclenché ce fameux débat en Alsace.
Les résultats sont les suivants :
Nombre de votants: 168.456
Suffrages exprimés et valides : 153.844
Oui: 92,4%
Par rapport au nombre d’électeurs inscrits sur les listes électorales en Alsace (1.296.436), les suffrages exprimés et valides représentent 11,9%.
À noter que les Bas-Rhinois représentent 60,4% des votants et les Hauts-Rhinois 37%. Ce qui correspond bien à la répartition de la population entre 67 et 68 (60/40).
Coût de l’organisation de la consultation : 232.000€.
La question posée était : « L’Alsace doit-elle sortir du Grand Est pour redevenir une Région à part entière ? » OUI/NON.
Ce score soviétique est sans appel. On peut critiquer la méthode avec de bons arguments mais la Collectivité européenne d’Alsace (CEA) dont le président Bierry organisait cette consultation, n’a pas la base légale pour organiser un référendum. Cette consultation n’a pas de conséquences juridiques, son seul mérite est qu’elle existe et permettra aux partisans d’une sortie de l’Alsace du Grand Est de s’appuyer sur son résultat pour en faire la promotion. Rappelons néanmoins que seul le législateur peut accéder à leur demande.
Reconnaissons objectivement que 11,9% des électeurs inscrits sur les listes électorales alsaciennes, s’agissant de la participation, ce n’est pas si mal et qu’aucune pétition ou consultation sur le même sujet en Alsace n’a jamais atteint un tel niveau. C’est un sondage grandeur nature qui est d’une autre dimension que ceux organisés avec un ou deux milliers de sondés.
L’objectif initial était de 100.000 participants, il est largement dépassé.
L’autre objectif était d’utiliser le résultat de cette consultation pour sensibiliser les candidats à l’élection présidentielle au statut de l’Alsace et d’obtenir de leur part une prise de position.
L’organisation territoriale de notre pays est obsolète, l’Alsace peut montrer la voie de la simplification et d’une meilleure organisation.
Il est écrit dans notre Constitution que « l’organisation de la république est décentralisée » or reconnaissons qu’il serait plus juste d’écrire que « la désorganisation de notre république est centralisée ».